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Maladies professionnelles : les travailleurs en danger ? | #Investigation

01/01/25
RTBF
Dans Europe / Belgique

"Le travail, c’est la santé", a-t-on coutume de dire. Ce serait oublier que le travail peut rendre malade. Chaque année, plus de 10.000 demandes de reconnaissance en maladie professionnelle arrivent sur la table des autorités publiques. Sur les 10 dernières années, le taux de refus dépasse les 60%. Faire reconnaître une maladie professionnelle s’apparente à un parcours du combattant où il faut parfois passer par la case justice. Le magazine #Investigation s’est penché sur cette branche de la sécurité sociale qui exclut six travailleurs malades sur dix. Les critères d’octroi se resserrent. Certaines pathologies disparaissent de la liste des maladies professionnelles. Pour certains observateurs, les raisons seraient financières. Pour les autorités publiques, c’est le reflet de l’évolution de la science et du monde du travail. La rédaction d’#Investigation a mis la main sur des documents confidentiels qui montrent que l’impact financier s’invite parfois à la table des discussions du Conseil scientifique de Fedris. On y reviendra plus loin. En Belgique, Fedris, l’agence fédérale des risques professionnels, a la charge de la reconnaissance des maladies professionnelles. Cet organe est composé paritairement de représentants des travailleurs, à savoir les syndicats (CGSLB, CSC, FGTB) et de représentants des patrons. Mais, ce sont les cotisations patronales qui financent entièrement le budget de Fedris. Environ 345 millions d’euros en 2023. C’est donc cet organe public financé par les patrons qui doit dire si oui ou non votre maladie est d’origine professionnelle. Et c’est ce même organe, en cas de reconnaissance, qui devra rembourser les soins de santé et payer une indemnité au travailleur malade. Pour assurer sa mission, Fedris dispose d’une liste officielle des maladies professionnelles. Elle est fixée dans un arrêté royal. Chaque maladie correspond à un code. Il y en a environ 160. Mais, bizarrerie du système, pour la moitié des codes, aucun nom de maladie n’y est rattaché. On peut juste voir la cause des maladies ou si vous préférez le nom d’un agent chimique comme le plomb, le mercure ou le cyanure… Comment savoir quelles maladies sont causées par ces substances ? Ce n’est écrit nulle part. Sophie Remouchamps est avocate et chercheuse à l’ULB. Elle dénonce le manque de clarté de cette liste : "L’administration développe de son côté des critères pour dire cette maladie oui, cette maladie-là non. Ces critères-là ne sont pas affichés. Ils ne sont pas publics". Selon elle, ce manque de transparence rend impossible pour les travailleurs de comprendre qu’ils ont potentiellement une maladie professionnelle et qu’ils ont intérêt à demander réparation. Enquête : Emmanuel Morimont et Images : Dieudonné Pipers Son : Jérémy Boisseau, Benoît Horemans et Bertrand Le Roy Montage : Camille Valentinelli 0:00 Maladies professionnelles : les travailleurs en danger ? | #investigation ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- ???? Envie d'en savoir plus ? Malades au travail, quand le budget l’emporte sur la science pour reconnaître les victimes ► https://www.rtbf.be/article/investigation-malades-au-travail-quand-le-budget-l-emporte-sur-la-science-pour-reconnaitre-les-victimes-11442010 ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- ???? Retrouvez aussi #Investigation sur : Le site RTBF Info ► https://www.rtbf.be/info/dossier/inve... Auvio ► https://www.rtbf.be/auvio/emissions/d... Facebook ► / investigationrtbf ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- © RTBF 2024 #professionnal #disease #santé #travail #pollution #risques #enquête #investigation #rtbf

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