État de l’économie : l’ancien régime a pratiqué du «voodoo economics», selon Ramgoolam
État de l’économie : l’ancien régime a pratiqué du «voodoo economics», selon Ramgoolam Le Premier ministre, Navin Ramgoolam, a fait une déclaration à l’Assemblée nationale ce mardi 10 décembre sur l’état de l’économie. Croissance du PIB, investissements, hausse des prix, politique monétaire, taux de change, création d’emplois et marché du travail : tous ces éléments ont été analysés en profondeur, selon le chef du gouvernement. « Une politique de terre brûlée », du « voodoo economics », « après moi le déluge », a lancé le Premier ministre, accusant le gouvernement précédent d’avoir « dilapidé les fonds publics » et laissé un « bilan catastrophique ». Navin Ramgoolam a mis en avant une révision à la baisse de la croissance du PIB, qu’il jugeait surévaluée par l’ancien régime. Il ajoute que les revenus ont été surestimés de Rs 13,8 milliards, tandis que les dépenses ont été sous-estimées de Rs 5 milliards pour l'exercice fiscal 2023/2024. Le Premier ministre a également dénoncé une dette publique « colossale », aggravée par un emprunt record de Rs 59,6 milliards en 2024, contre une prévision initiale de Rs 38 milliards. Une inflation galopante Selon Navin Ramgoolam, une mauvaise gestion monétaire a conduit à une inflation cumulative de 23 %, dépassant largement les 2 % enregistrés par les Seychelles, une nation comparable. La dépréciation rapide de la roupie et l’augmentation des prix des denrées alimentaires de plus de 33 % ont, selon lui, plongé la population dans des difficultés sans précédent. « Éléphants blancs » et institutions en péril Le chef du gouvernement a ciblé plusieurs projets et institutions emblématiques du précédent régime : - Metro Express : jugé incapable de couvrir ses coûts. - Air Mauritius : « au bord de la faillite ». - STC : en déficit de Rs 5,6 milliards. - Pensions de retraite : confrontées à un déficit alarmant de Rs 40 milliards. Investissements privés en chute libre Navin Ramgoolam a souligné que dans un pays où 80 % de la richesse est générée par le secteur privé, l’investissement privé est en déclin et le partenariat public-privé (PPP) est en péril. Pour conclure, le Premier ministre a insisté sur la nécessité de restaurer les bases économiques et de « réparer les dommages sociaux et économiques causés par l'ancien régime ». « Les actes irresponsables ont endommagé le tissu social et économique du pays », a-t-il martelé.